samedi 16 janvier 2010

Mémoire


Mémoire


18 janvier 1943


À quoi la guerre sert-elle? À faire souffrir des innocents? Ou bien pour le plaisir? En tout cas, moi, je ne sais pas à quoi j’ai pensé quand j’ai décidé, lors de mes dix-huit ans, à devenir un soldat. Bien sûr, cette décision m’a apporté de nombreux avantages. Comme le fait d’avoir subit un entraînement intensif pendant plusieurs années pour survivre et pour combattre. À présent, je n’ai peur que d’une seule chose : la souffrance. Pas la souffrance physique, mais celle que l’on ressent à l’intérieur de soi-même. La perte d’un de mes proches, des souvenirs terrifiants, des trahisons, de la méchanceté… Aujourd’hui, je n’ai que vingt-huit ans, et j’ai conscience que la vie n’est pas éternelle mais que la mort, elle, approche très vite. J’ai bien sûr voulu revenir sur ma décision, revenir dans ma ville natale, vivre une vie sans douleurs autour de ma famille ainsi que mes amis. Mais, je sais bien que c’est impossible. Tous mes rêves sont brisés. Et ce à cause de la journée où je suis devenu majeure.

Dans un village lointain de l’ouest de la France se trouvait des habitants harmonieux. Chacun habitait leur village depuis des générations. Les bijoux se prêtaient de mères en filles et les outils de pères en fils. Bref, tout le monde vivait joyeusement et tranquillement leur monotone destinée jusqu’à ce qu’un jeune homme vint frapper aux portes de leur joli village. Depuis ce temps, on raconta des rumeurs sur son passé, certaines vraies et d’autres totalement fausse. Tout ce que les gens savaient de lui, c’était qu’il avait vécue très difficilement.

Les années passèrent et le mystère du vieil homme qui habite la cabane au bord de la sombre et tranquille rivière persista. Cet homme, âgé maintenant d’une bonne centaine d’année y vivait seul malgré toutes les personnes qui l’entoure et qui veule en savoir davantage sur lui. En effet, beaucoup des habitants de leur village allait frapper à la sobre demeure du vieillard pour recueillir des informations sur son passé. Mais celui-ci leur répondait sans cesse qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien lui raconter. C’est ainsi qu’ils déduisirent qu’il était atteint d’une maladie inconnue qui lui faisait oublier tous les moments les plus importants de sa vie.

Un jour particulièrement chaud, le vieillard décida d’aller se rafraichir dans la rivière qui entourait sa cabane. Il commença par complètement se déshabiller, puis il trempa ses gros orteils dans l’eau glacée du cours d’eau. Son corps en entier était couvert de blessure à moitié cicatrisé. Il poussa un léger cri strident lorsque sa peau entra en contact avec l’eau. Il décida de plonger en entier, comme il l’avait appris à son entrainement, il y a de cela très longtemps. Une fois entièrement dans l’eau, il entreprit des longueurs. Il les faisait avec une étrange facilité malgré son vieil âge. Il en conclut donc que l’entraînement qu’il avait dût faire lors de la deuxième guerre mondial y était pour quelque chose. Il sorti de l’eau. Sa peau était maintenant parfaitement lisse. Les rides de sont visages avaient disparue. Ces cheveux avaient repris leur couleur initiale. Ses muscles se contractèrent et grossirent. L’homme se permit un léger sourire de satisfaction.

L’homme qui se séchait à présent au soleil avait maintenant vingt-huit ans. Il était heureux. Il ne souffrait pas. Il avait la mémoire intact.

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